orkan a écrit:Ca facilite les courbes a droite
Tu rigoles, mais sur la Laverda V6, qui avait des caractéristiques autrement plus impressionnantes qu'une placide K (140 cv à 11000 trs minutes pour 200 kg) avait des problèmes précisément liés à la transmission par cardan et à la disposition du moteur longitudinal.
Je te cite FM Dumas interviewant Luciano Zen, responsable du développement de la Laverda :
Le second phénomène , moins connu jusqu'alors , apparaît comme beaucoup plus inquiétant , puisque le pneu arrière a tendance à partir rapidement en lambeau du côté droit : justement le flanc qui travaille le plus sur les circuits , ceux-ci tournant le plus souvent comme les aiguilles d'une montre ! Cela est dû au fait que la roue a le détestable instinct de tourner autour de l'arbre de transmission , et qu'il en résulte un cisaillage de pneu au niveau du sol : cette moto étant 50 % plus puissante qu'aucune autre à cardan avant elle , l'effort de cisaillement atteint ici des valeurs encore inconnues ( environ 150 kilos , d'après mes calculs ) . Le hic , c'est que les remèdes sont rares : un deuxième arbre de l'autre côté de la roue serait parfait ( ... ) , sinon deux palliatifs : fournir à la roue un couple minimal ( en allongeant les rapports internes et en raccourcissant le braquet final ) , ou éloigner l'axe de l'arbre par rapport au point de contact de la roue au sol ( de fait , le mal semble empirer avec une roue de 16 pouces au lieu des classiques 18 pouces ) .
En course, le comportement de la moto en courbe était effectivement variable selon la phase d'accélération ou de déccélération du régime moteur, qui faisait pencher ou relevait la moto, parfois de façon gênante à en croire les compte-rendus des pilotes de l'époque, d'ou un comportement assez erratique et déroutant si on ne prenait pas en compte ce facteur.
Sur une K qui roule en général à 3 ou 4000 tr/min, ces phénomènes sont quasi-insensibles par rapport à une moto dont le régime est deux fois plus élevé, mais ils existent toutefois et sont sensibles lorsqu'on lache le guidon, ou en constatant au bout d'un kilometrage élevé une usure différente de chaque côté du pneu (laquelle est également liée à d'autres causes, dont le profil de la route et le fait qu'en roulant à droite de la chaussée, en moyenne les virages à gauche sont plus longs que les virages à droite).
Pour la force de Coriolis, il faudrait que la moto roule toujours dans la même direction pour qu'elle ait un effet, mais je doute qu'il soit significatif.