ROUTINE a écrit:"On ne se rend pas acquéreur d'une BMW sur un coup de tête. Au contraire, l'achat d'une telle machine est le fruit d'un processus logique.On prend une BMW lorsque l'on en a assez de toutes les tracasseries que peuvent vous réserver la majorité des autres machines"
Qu'en est-il aujourd'hui ? Est-ce, au contraire une marque à exclure pour s'éviter les tracasseries ?
Que s'est-il passé en cinquante ans pour en arriver là ?
Pour mon cas personnel, je dirais que c'est l'inverse: je me suis rendu acquéreur de ma première BMW en 2016 sur un coup de tête, une K1200LT de 1999... parce que j'ai fait une proposition à l'arrache, sur une moto dont je n'avais pas vraiment besoin... et le vendeur a dit "banco"...
Depuis, j'ai "rempilé": une 1200RT avec 11 ans et 97,000km, une K1300GT de 11 ans et 135,000km, la petite dernière, une 1150R, 20 ans et 64,000km... est-ce bien raisonnable?
La K1200LT: R.A.S en 12,000km, elle malencontreusement fini contre une voiture circulant en sens inverse dans un rond-point...
La 1200RT: modèle de fin 2006,
juste après l'abandon de l'ABS assisté... elle avait néanmoins eu son ABS remplacé, son pont refait chez BMW Narbonne juste avant mon achat, qui m'a quand même lâché à nouveau, 51,000km plus tard... Je l'ai remplacé par un d'occasion, de GS de 2011... C'est agaçant mais ça n'est pas mortel et il m'a coûté 250€... C'est la seule "défaillance", hors entretien et pièces d'usure depuis que je l'ai, elle a désormais 164,000km. Je suis fan de cette moto, j'ai pour ambition de la mener à 250,000km... si Dieu me prête les capacités!
La K1300GT: de fin 2010, Edition Exclusive, 1ère main, toutes les factures, très propre, 131,000km, sortant de révision avec pneus neufs, l'achat occasion "confiance"! Pas plus "besoin" que je ne l'avais du K1200LT, mais l'envie, l'opportunité, l'idée de "répartir" mes risques et les km de motos "expérimentées": avec 2, tu as plus de raisons d'en avoir une en état de partir, si d'aventures tu as un pépin et que tu prends le temps de le régler dans les meilleurs conditions pratico-économiques. Nous apprenons à vivre ensemble, depuis novembre, une étape supplémentaire franchie cette semaine, avec le renfort de toute la cavalerie prévue par le constructeur: son débridage à 160ch, c'est encore un autre niveau, même si elle n'en manquait pas vraiment avant...
La 1150R: de 2002, zéro option, 64,000km, valises, nickel.... Là encore, c'est l'opportunisme plus que le besoin. J'ai une SevenFifty au garage, que j'aime beaucoup comme moto. C'était ma moto unique, avant la K1200LT. Elle sert de véhicule de secours et de prêt, pour mes visiteurs: mon fils, mon gendre, les amis de passage... Elle a passé les 103,000km et commence à faire un claquement de chaîne primaire au ralenti. La réfection est un chantier supérieur à sa valeur et ça restera un moteur de 100,000km... J'ai donc décidé de la remplacer par cette 1150R et de donner cette SevenFifty à mon filleul et neveu, en cours de validation de son permis A2 en A. Je dois aller faire l'échange le weekend prochain, la 1150R est actuellement stockée chez eux.
Alors, si c'est une marque à exclure pour éviter les tracasseries, j'ai tout faux! Je n'ai fait que renforcer mon exposition au risque! La K1300GT n'est pas le modèle de la fiabilité, c'est connu. Je n'ai pas de recul, avec seulement 3500km parcourus, mais les factures sur 10 ans ne sont pas alarmantes, seul le changement du radiateur à 85,000km est un peu perturbant!
La 1200RT, en 67,000km parcourus ensemble, je trouve que c'est plutôt fiable, c'est la moto avec laquelle j'ai parcouru le plus de km dans ma vie de motard et je suis prêt à continuer, sans problème.
La 1150R: tout reste à faire! Nous n'avons que quelques dizaines de km parcourus ensemble, entre l'essai et le retour jusque chez mon frère le jour de l'achat! Ce qui m'a incité à l'acheter, c'est le "zéro options", donc autant de défaillances potentielles en moins! C'est un 1150 simple allumage, ni ABS, ni poignées chauffantes, mais muni du paralever et telelever, la boîte est en 6 vitesses... Je dirais que c'est à mes yeux la "digne héritière" en version 4 soupapes des 2 soupapes souvent considérées comme "le nec plus ultra" de la fiabilité BMW....
Que s'est-il passé en 50 ans? Complexité, électronique, équipements, logiciels, puissances spécifiques, les 200 et quelques kg de nos machines ne sont plus du tout constitués de la même manière... Une R69 ou une R80, ça reste globalement la même chose, et ça se voit à l’œil nu...
Une R1250, c'est un tout autre assemblage de compétences et sous-ensembles mécaniques, électriques, hydrauliques, électroniques et logiciels, avec des motos atteignant des 150 à 180ch, le besoin de tenue de route et freinage qui va avec, dans le confort des selles et poignées chauffantes, avec le TFT 12 pouces, le multimédia, la navigation, les aides à la conduite ABS, ESA, DTC, centrale inertielle 6 axes, éclairage adaptatif...
La difficulté, c'est que BMW est un relativement petit constructeur en volume, avec des intégrations très complexes de sous-ensembles sophistiqués, et une politique "d'innovation" avec une certaine arrogance technique (les ponts lubrifiés à vie et l'ABS assisté en sont des exemples assez criants), c'est pas évident d'avoir les ressources pour piloter, développer et tester tout ça...
Chez Honda, avec un volume produit 100 fois supérieur et un certain conservatisme, on peut comprendre qu'il y ait les moyens d'assurer une toute autre fiabilité, mais la complexification des véhicules ne les met pas totalement à l'abri non plus...
Ma conclusion, c'est que si je devais me déplacer à moto tous les jours dans un cadre contraint (boulot, présence, je ne sais quoi), j'aurais probablement une NT700 Deauville ou une NT1100 ... mais comme je peux faire comme je veux, avec la liberté d'être en congés à perpétuité, je peux bien jouer avec des BMW, et compter qui'il y en aura toujours une en état de m'emmener promener!